Causses Toujours - La traversée du Lot qui fera parler d’elle

Mode : bikepacking
Villes :
Souillac - Cahors
Région :
Occitanie

 

On devait partir tout près, faire quelques kilomètres histoire de s’oxygéner. Mais la météo anormalement clémente en novembre nous a donné l’envie d’explorer d’autres contrées. On a proposé une traversée du Lot, du nord au sud à travers le PNR des Causses du Quercy, qui nous trottait en tête depuis un moment. Acceptation immédiate de Damien, Marie et Edouard. On s’est attelé à passer un bon moment sur Komoot pour construire le meilleur itinéraire. Partons loin, mais partons bien.


Gare d’Austerlitz, vendredi après-midi. Retrouvailles en début de quai, encore la tête à moitié au bureau, le jean et la chemise fourrés en boule au fond de la sacoche. On s’approche du TER dont on dirait qu’il a fait toutes les guerres. Légère tension à l'approche du wagon vélo, comme un vague souvenir de lutte des places aux beaux jours qui semble ressurgir dans tous les esprits. Vide. Partez hors saison vous dit-on. 2h pour papoter, 1h pour dormir, 1h pour lire, et puis Souillac, au bord de la Dordogne.


Samedi matin, départ joyeux et emmitouflé. 3 petits coups de pédale sur la départementale et puis s’en vont. Sur le GR6 ; tronçon de Compostelle. On s’y engouffre sans savoir si “ça passe” comme on dit, en prévision d’un possible demi-tour. Mais l’audace paye relativement souvent.

 


Rocamadour. Cité médiévale plus que remarquable toute en pavés, juchée sur sa falaise. Elle donne le ton de ce qui nous attend ce week-end, qui deviendra un refrain pour chaque village-joyau sur le chemin. D’abord l’enthousiasme “Ouah c’est trop beau” ; ensuite la vue de l’accès par la petite ruelle excessivement pentue ; et finalement la décision qui oscille entre un “On monte voir, on est là pour ça” jusqu’au “Je passe par en bas” selon la bravoure toute personnelle du moment.

 

L’itinéraire est vallonné, juste ce qu’il faut. Quelques bosses où Marie s’envole, la jeunesse dans les veines, le terrain grenoblois dans les mollets. Nous autres mettons tout juste en mouvement nos jambes restées pliées sous le bureau ces 3 derniers mois pour absorber une rentrée très chargée. Mais comme le travail c’est la santé, on est rassuré. 

Pause déjeuner au marché de Gramat. On fait des stocks pour la soirée ; fromages et saucissons ravissent toujours la préférence. On grimpe ensuite sur le plateau des causses du Quercy. Désertique, dépouillé, parsemé de troupeaux ovins. 16h, crissements de freins, arrêt général, vue inattendue du village de Saint-Sulpice sur le méandre du Célé, une autre rivière. On y descend joyeusement, l’orangé du ciel au coin des yeux.

 


Et c’est dans un timing qu’on pourrait dire parfait, avant que le soleil ne passe le témoin à la lune, que l’on arrive au Super-Cayrou, un refuge-oeuvre-d’art-traditionnel en pierres sèches. Le ciel zébré, l’abri d’un esthétisme parfait, la baisse d’énergie de fin de journée… la beauté de l’instant nous percute violemment. On s’extasie, on se déclare “choqué de beau”, on prend des photos et on déplie notre attirail pour la nuit.

Le Super-Cayrou propose 2 abris distincts, de 2 places chacun. Le compte est bon. On grignote, on joue aux cartes et quand le froid est trop mordant, on s’enferme dans nos duvets pour lire à la frontale.

 

Le lendemain matin est embrumé. Descente frigorifique de notre colline pour rejoindre la Vallée du Lot, du nom de cette autre grande rivière autrefois voie marchande de première importance, qui traverse le département dans sa partie sud. Ambiance Moyen-Âge. Châteaux et tourelles à tout va, demeures troglodytes, falaises qui ouvrent le chemin. Le Lot est décidément tout en pierres et en eau.

Midi sonne à Saint-Cirq-Lapopie. Un autre joyau au bord de l’eau, plutôt connu mais désert à pareille époque. Une auberge ouverte ! De larges sourires se dessinent sous les Buffs de Damien et Edouard, adeptes de bonne bouffe. Repas dominical en bonne et due forme : magret de canard et son beurre truffé, salade de cabécou, poires pochées au vin rouge de Cahors.

Partons loin, mais partons bien.

 


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Protagonistes : Damien, Marie, Edouard et Amélie
Photos : ©Edouard Ducos
Edito : Amélie Deloffre
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Infos Pratiques

  • Notre itinéraire, on en est assez fier. Il a tout pour lui : alternance de pistes forestières, un peu de départementale, des villages magnifiques, une nuitée exceptionnelle. Difficile de faire mieux.

    - Jour 1 > Souillac - Gréalou : 76km / +900m de dénivelé.

    - Jour 2 > Gréalou - Cahors : 65km / +500m de dénivelé.

  • Fortement recommandé.

    Si l’on a pu emprunter une petite portion du GR6 ; dormir au Super-Cayrou (alors qu’on ne peut pas réserver, principe du refuge en libre accès) ; visiter calmement les rues de Saint-Cirq-Lapopie ; rouler tranquille sur les petites routes sans avoir à se serrer pour laisser passer les voitures, c’est exclusivement car nous sommes partis hors saison. Et on le recommande chaudement.

  • Le premier soir, on a loué un appartement dans le centre de Souillac en descendant du train.

    La seconde nuitée était au Super-Cayrou, ce super refuge inspiré des traditionnels abris de bergers en pierres sèches. A noter que c’est un refuge libre d’accès, toute l’année, gratuit et non réservable à l’avance. Le premier qui y est, y est.

  • Les villes de Souillac et Cahors sont situées sur une même ligne de train qui relie Paris à Toulouse.

    On peut aussi y parvenir depuis Bordeaux avec un changement à Limoges.

    Durée de trajet :
    - Paris (4h30)
    - Toulouse (1h50)
    - Bordeaux (4h30)

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