Traversée de la Vallée de la Drôme, par monts et par eaux

Mode : rando-packraft
Villes :
Crest - Die
Région :
Auvergne-Rhône-Alpes

Le Diois, c’est l’histoire d’un coup de coeur. Le vrai, celui qu’on n’a pas longuement cherché sur internet. Celui qui surprend, transporte complètement. C’est ça le Diois. Ces montagnes verdoyantes, ces contreforts du Vercors qui se jettent dans les eaux turquoises de la Drôme. Saisissant. L’idée a germé de parcourir cette vallée à pied et sur l’eau, pour avoir le meilleur des 2 mondes. Après une annulation pour cause de pluie, on s’est lancé pendant un week-end de forte canicule. Le coeur a ses raisons.

Samedi 8h30, on retrouve Olivier, fabricant de packrafts made in Drôme, dans son atelier à Crest. Bateaux, gilets de sauvetage, casques, on clipse et on sangle à tout va sur nos sacs à dos ; on essaye un aménagement, puis un autre ; on refourgue le tube de crème solaire contre la mini-pompe de gonflage. “Ah et tenez, il vous reste les pagaies à prendre”. Merci bien, c’est tout ce qu’il nous manquait pour nous fondre dans le paysage.

 

Bus jusqu’à Die, achat des vivres manquants dans le centre-ville et direction le GR95. Le plan ? Rejoindre à pied la Vallée de la Roanne, petite soeur de la Drôme, avant de mettre nos bateaux à l’eau pour parcourir la seconde moitié du trajet, jusqu’à Crest. ça grimpe instantanément à la sortie de la ville, nos yeux s’accrochent aux falaises du Vercors, comme si ça pouvait aider à grimper plus vite. La journée est chaude, on traque le moindre brin de vent qui viendrait caresser notre visage. En vain.

Au col de Beauvoisin, la chaude garrigue laisse place à la forêt de Justin, aux larges sentiers bucoliques sur le plateau de Solaure. Des grands arbres et des fleurs, ça apaise énormément. On chantonne au lieu de pester ; la vie est plus belle à 1000m d’altitude. La fin de journée est à classer dans la catégorie “moment de grâce” avec l’arrivée ouvrant sur la Vallée de la Roanne, sublimée par les lumières rasantes de fin de journée. Camaïeu de verts tendres, monts savamment découpés, spectaculaire. Petite soeur deviendra grande.

 

On toque aux portes du petit village de Rimon-et-Savel. “14 habitants, ça prendra pas longtemps”. Et Colette de nous offrir son grand jardin cultivé, face aux montagnes, pour poser la tente. Pourrait-on faire mieux dans ce monde ? Remplissage de gourdes à la fontaine ; douche sauvage et express. La moiteur et le sac de couchage font mauvais ménage, sachez-le.

Dimanche matin. Encore 7 petits kilomètres en descente et l’on met enfin les pieds dans la Roanne, d’un bleu turquoise qu’on qualifierait très légitimement de paradisiaque. Prend ça Punta Cana. On fait du stop pour rejoindre Espenel, où la Roanne et la Drôme se rejoignent. Commence alors une toute autre affaire, les fesses mouillées, les bras sollicités, la fraîcheur retrouvée.

Place au grand déballage sur la plage de galets blancs. Enfilage de maillots de bain, gonflage des embarcations, réemboîtage des pagaies, fixation des sacs à l’avant des bateaux, mise en lieu sûr des gadgets électroniques. Parés. “Tu peux ressortir la crème ? J’ai oublié d’en mettre dans le cou”. On s’élance sur les flots bleus, avec le sourire de ceux qui viennent de soulager leurs trapèzes de 15 bons kilos.

Alternent les passages tranquilles et les petits rapides où l’on joue de la pagaie, affine notre technique. Déjeuner sur l’herbe à Saillans, et on repart avec la promesse de trouver un spot d’eau profonde pour s’y plonger allègrement. Le bonheur est bien là, entre les montagnes vertes et le bleu de la rivière. Drômement charmant ce Diois.

 

__________________

Protagonistes : Raphaël et Amélie
Edito & photos : Amélie Deloffre
__________________


Infos Pratiques

  • Plein de possibilités sur ce tronçon Crest - Die qui est bien desservi par les bus, les TER et où le stop marche très bien. On suit principalement le GR95 et les mises à l’eau sont possibles à différents endroits de la Drôme (visibles via l’IGN).

    Notre itinéraire en 2 Jours :

    J1 : Die à Rimon-et-Savel à pied (18km / 890m de D+)
    J2 : Rimon à Saint-Benoit-en-Diois (7km de descente). Puis, faire du stop jusqu’à Espenel. 20km de packraft pour descendre jusqu’à Crest.

    On a dormi sur le terrain de Colette, à Rimon, en demandant dans le village (les habitants sont parfois irrités par les randonneurs. Voir item suivant).

    Variante :
    Possibilité de continuer le GR95 de Saint-Benoit-en-Diois à Saillans et de faire la mise à l’eau à Saillans. Comptez 10km en plus de marche.

  • Un TER au départ de Valence dessert la vallée de la Drôme avec différents arrêts : Crest, Saillans et Die (un bus prend parfois le relai) avec des passages réguliers toute la journée.

    - 3h à 4h de train depuis Paris.
    - 2h à 2h30 en train depuis Lyon

  • Les habitants sont un peu irrités par le passage des randonneurs. Plusieurs chemins privés ont été fermés.

    Attention, les cartes IGN papier ne sont pas forcément à jour, ni les applications. Pour éviter de perdre du temps en demi-tour, vérifiez vos tracés sur le portail IGN en ligne.

    Idem pour la nuitée, des villages ont fait détourner le GR pour ne pas être embêtés. Demandez aux habitants, partez hors saison, et tout se passera bien.

  • La Drôme est une rivière sauvage, facile d’accès, qui ne comporte pas de barrage. Le niveau d’eau varie tout au longtemps de l’année, le printemps et l’automne sont les périodes à privilégier.

    Cette année, en mai 2022, le niveau d’eau était déjà très bas à cause de la sécheresse.

    Renseignez-vous en amont en appelant les loueurs, les offices de tourisme, les guides et/ou fédérations de canoë-kayak.

  • Louer un packraft à récupérer (et ramener) chez Mékong, à Crest. A noter que cette option demande d’être capable de porter du poids en plus (+4,5kg en tout) et de se doter d’un grand sac à dos (minimum 50L).

    Louer un canoë, option la plus simple et légère. Possibilité de louer à Espenel, à Saillans (4 à 5h de bateau jusqu’à Crest) mais aussi en amont, ou même de commencer à Die. Comptez une trentaine d’euros pour la demi-journée.

    Quelques adresses pour louer :
    - Eva location
    - Canoë location
    - Canoë castor Drôme

Précédent
Précédent

Pépite #05 - Fabrice, chef d’atelier de réparation outdoor en Haute-Savoie

Suivant
Suivant

Pépite #04 - Mathias, instigateur de festivals vélo